Histoire

 Histoire

Décrire l’histoire du Programme de Postgraduation en Mémoire Sociale (PPGMS) implique de faire appel à la mémoire de la création de l’institution qui l’héberge, l’Université Fédérale de l’État de Rio de Janeiro (UNIRIO), car les particularités de la trajectoire historique du PPGMS sont intimement liées aux formations qui ont donné naissance à l’UNIRIO.

Établie en tant que fondation de droit public faisant partie du Système Fédéral d’Enseignement Supérieur, l’UNIRIO est née de la Fédération des Écoles Fédérales Isolées de l’État de Guanabara (FEFIEG), créée par le Décret-loi n° 773 du 20 août 1969, qui a regroupé des établissements isolés d’Enseignement Supérieur auparavant rattachés aux Ministères du Commerce et de l’Industrie, de l’Éducation et de la Culture, de la Santé et du Travail. Dans ce processus de fusion, des institutions traditionnelles ont été intégrées, telles que le Conservatoire National de Théâtre (actuelle École de Théâtre), l’Institut Villa-Lobos, l’École Centrale de Nutrition, l’École d’Infirmage Alfredo Pinto, la Fondation École de Médecine et de Chirurgie de Rio de Janeiro et le Cours de Bibliothéconomie de la Bibliothèque Nationale. La structure organisationnelle de la FEFIEG se maintient jusqu’en 1975, lorsque survient la fusion des États de Guanabara et de Rio de Janeiro. À cette occasion, son nom est modifié en Fédération des Écoles Fédérales Isolées de l’État de Rio de Janeiro (FEFIERJ). Le Cours Permanent d’Archives (des Archives Nationales) et le Cours de Musées (du Musée Historique National) ont été rattachés à la FEFIERJ deux ans plus tard. La Loi n° 6.555 du 5 juin 1979 a attribué le nom d’Université de Rio de Janeiro (UNIRIO) à l’ancienne FEFIERJ et, par la Loi n° 10.750 du 24 octobre 2003, celle-ci a pris le nom d’Université Fédérale de l’État de Rio de Janeiro, tout en gardant la même abréviation UNIRIO.

La trajectoire historique du Programme de Postgraduation en Mémoire Sociale (PPGMS), composé des cours de Master et de Doctorat, présente des similitudes avec celle de l’Université qui l’héberge, notamment en ce qui concerne sa création. Il provient en effet du Master en Administration de Centres Culturels, dont la mise en place s’est faite en 1987, en réponse à une demande interne de formation, au niveau postuniversitaire, de professeurs des cours de premier cycle en Muséologie, Archivistique et Bibliothéconomie de l’UNIRIO. Ces cursus abordent la mémoire comme thème transversal de leurs objets d’étude, étant donné que les musées, les archives et les bibliothèques sont des espaces où se déploient diverses mémoires à des fins d’apprentissage, d’information, de divertissement, entre autres facettes de l’activité humaine. Ce n’est donc pas un hasard si les débats concernant l’ancien Master en Administration de Centres Culturels ont été transférés en 1995 vers le Master en Mémoire Sociale et Document, après une refonte du cursus visant à répondre non seulement à « l’administration de centres culturels » mais surtout à réfléchir sur la mémoire dans sa dimension sociale.

Les années 1995 à 2000 ont été fondamentales pour construire des instruments conceptuels et progresser dans une réflexion qui, dans le milieu universitaire, était encore naissante : le rôle de la Mémoire Sociale dans divers domaines du savoir, que ce soit en tant que source ou en tant que voie d’accès à la connaissance dans différentes sociétés. Au cours de ce processus, à partir des années 2000, une nouvelle structure du Programme a pris forme, favorisant la maturation nécessaire à l’élaboration d’une proposition de doctorat, mis en place en 2005. Dans le cadre de cette réforme, il y a eu un changement de dénomination du Master, avec la suppression du terme « Document », afin de le faire correspondre à l’intitulé du Cours de Doctorat.

Parallèlement, nous avons développé ce domaine d’études au point que notre cours est devenu un modèle pour d’autres programmes au Brésil, tels que le Master en Mémoire Sociale et Patrimoine créé en 2006 à l’Université Fédérale de Pelotas, pour lequel nous avons collaboré directement au début et avec lequel nous entretenons des échanges fréquents. Au début de notre trajectoire, nous avons mené une expérience de formation élargie avec une promotion spéciale d’étudiants de l’Université d’État de Vitória da Conquista, en Bahia. Certains cours ont été montés spécifiquement pour ces étudiants, dans une université qui ne disposait alors d’aucun programme de postgraduation. Après deux ans, ces étudiants ont soutenu leurs mémoires à Rio de Janeiro. Cette expérience a constitué une proposition inédite, antérieure à la création par la CAPES des son initiative interinstitutionnelle de programmes de master et de doctorat (Minter/Dinter).

Il convient de souligner qu’à cette époque, nous interagissions déjà en interne avec d’autres champs du savoir, au-delà de la Bibliothéconomie, de la Muséologie, de l’Histoire et de l’Archivistique. L’un de ces domaines était celui de la Linguistique, dont l’interaction initiale, d’abord modeste, a pris un essor remarquable et a contribué à la réflexion sur la Mémoire Sociale, principalement à partir de la linguistique et de l’analyse du discours. Un autre champ concernait les études relatives à la subjectivité, devenues possibles avec l’entrée d’enseignants issus de la psychologie et du service social. Ces deux domaines ont apporté un nouveau dynamisme au Programme, qui comprend alors quatre axes de recherche reflétant quatre thématiques spécifiques et centrales de la Mémoire Sociale : le langage, la subjectivité, le patrimoine et l’espace. La contribution théorique et pratique des études de Mémoire Sociale depuis l’expérience pionnière et fondatrice du cours créé à l’UNIRIO est reconnue dans divers contextes, y compris à l’international, notamment dans le cadre des relations établies avec l’Université d’Avignon en France. Cette longue et fructueuse collaboration a abouti à des publications bilingues (dans le cadre du Programme Saint-Hilaire de la CAPES) et à un accord de cotutelle pour la formation de docteurs dont les diplômes sont reconnus par les deux universités. Au sein de l’UNIRIO, nous avons également commencé à travailler avec d’autres cursus et programmes de postgraduation, étant donné que la Mémoire Sociale traverse différents champs de la connaissance.

Le Programme de Postgraduation en Mémoire Sociale est pionnier, car il a mis en place le premier cours de Doctorat en Mémoire Sociale au Brésil et en Amérique du Sud. Ce caractère novateur s’illustre également par le fait d’avoir été le premier au Brésil à avoir la mémoire sociale comme thème central, inspirant ainsi au moins trois autres programmes axés sur cette thématique, ainsi que d’autres programmes qui l’intègrent en tant que axe de recherche. Dans ce contexte, il convient de souligner que le PPGMS et les réflexions qui y sont produites révèlent notre potentiel à encourager l’expansion du Système National de Postgraduation.

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PPGMS | Programme D'Études Supérieures en Mémoire Sociale

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